Gestion de l’eau et récupération des eaux de pluie
La récupération des eaux pluviales et leurs conditions d'utilisation font partie d'une politique plus large de gestion de l’eau. Tirer profit de l'évacuation de l’eau par la toiture pour servir des usages domestiques permet notamment de mieux maîtriser la consommation moyenne d’eau potable par habitant.
Trois siècles de politique de l’eau
La politique de l’eau en France est active dès le XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XVI. Il s’agit alors d’assurer l'approvisionnement en eau des maisons particulières avec des branchements sur l’eau de la Seine.
Après la révolution, ce sont les communes qui sont responsables de la production et de la distribution de l'eau. Les premières questions se posent sur le régime de propriété de l’eau.
Au cours du siècle suivant, les épidémies de peste et de choléra soulèvent des inquiétudes sanitaires vis-à-vis de la qualité de l’eau et de son rôle dans la propagation des maladies.
À l’aube du XXe siècle, naît la première grande loi sur l'eau afin de réglementer ses usages. Le développement industriel en plein essor ne doit alors pas se faire au détriment de la salubrité et de la sécurité publique.
En 1919, il devient interdit d’utiliser l'énergie des cours d’eau sans y être autorisé par l’État. Le principe du pollueur-payeur est introduit par la loi sur l’eau du 16 décembre 1964. À partir de là, les questions relatives à la lutte contre la sécheresse et à la préservation des écosystèmes n'ont cessé de progresser.
Réglementation autour de la récupération des eaux de pluie
La récupération des eaux pluviales et leur usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments sont réglementés par l'arrêté du 21 août 2008. L’eau de pluie récupérée en aval de toitures inaccessibles peut par exemple servir à l'arrosage des espaces verts, au lavage des véhicules ou encore au lavage du linge, sous conditions.
Les usages possibles font l’objet de restrictions précises et la plupart sont tout simplement interdits dans le cadre des établissements de santé, par exemple, ou d’autres structures hébergeant un public fragile ou des personnes âgées.
Comment mettre en place la récupération des eaux de pluie ?
Si la récupération des eaux pluviales est possible, voire encouragée, elle suppose la mise en œuvre d'installations spécifiques réalisées selon les règles de l’art.
Comment récupérer les eaux de pluie ?
Les dispositifs de collecte et d'acheminement
Conformément à l'arrêté du 21 août 2008, l’eau de pluie doit être collectée à l’aval de toitures techniques, inaccessibles au public. Le recours à l'amiante-ciment ou au plomb n’est pas autorisé.
Pour récupérer l’eau de pluie, les gouttières, les chéneaux et les tuyaux de descente à mettre en œuvre peuvent être réalisés à partir d’autres matériaux comme le cuivre, le zinc, l’acier inoxydable, la fonte et le PVC. La distribution de l’eau récupérée vers l’intérieur suppose ensuite un dispositif de filtration adapté et correctement dimensionné en amont du stockage.
Pour un usage à l'extérieur du bâtiment, l'acheminement de l’eau récupérée jusqu'au lieu de stockage exclut également le recours au plomb et à l’amiante ciment qui sont strictement interdits pour les surfaces de collecte. En amont du stockage, les parties hautes des tuyaux de descente doivent être équipées de crapaudines pour empêcher le passage des débris accumulés sur la toiture.
Le stockage de l’eau de pluie récupérée
Pour une mise en service selon les règles de l’art, l’installation de récupération des eaux de pluie se compose d'une cuve neuve ou réhabilitée, mais en aucun cas d’une cuve ayant servi à un autre usage que celui du stockage de l’eau.
Pour le revêtement intérieur de la cuve, ce sont les matériaux inertes vis-à-vis de l’eau qui sont recherchés, comme le verre par exemple ou l'acier revêtu.
L’aération de la vue doit être dotée d’une grille anti-moustique et l’installation doit rester suffisamment accessible pour être entretenue régulièrement. Un trop-plein peut être raccordé au réseau d’évacuation des eaux usées. Idéalement, les cuves sont non translucides, et ce, encore plus particulièrement pour les usages intérieurs. Cette précaution permet de mieux maîtriser le développement des algues.
L'entretien de l'installation
Les équipements de récupération doivent être vérifiés et entretenus régulièrement. La vérification de l’état de propreté des équipements et de la présence d’une signalisation « eau non potable » s’effectue tous les 6 mois. Les filtres doivent être nettoyés une fois par an. La vidange ainsi que le nettoyage et la désinfection de la cuve sont réalisés chaque année à la même période. Le bon fonctionnement des vannes et des robinets de soutirage doit également être vérifié. Ces différentes opérations sont consignées dans le carnet d'entretien sanitaire de l'installation de récupération des eaux de pluie.
Nos solutions vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?
Notre équipe vous accompagne dans tous vos projets en vous orientant vers la solution la plus adaptée.