Avec les Jeux olympiques et paralympiques qui se préparent, les entreprises du bâtiment sont à pied d'œuvre sur des projets colossaux. L'occasion de faire le tour des principaux facteurs accidentogènes révélés sur les chantiers de grande ampleur et sur les bonnes pratiques applicables en la matière.
État des lieux de la gestion du risque dans le BTP
La réglementation et les précautions autour de la sécurité sur les projets de construction ont été considérablement renforcées au cours des dernières décennies.
Des risques importants malgré une vigilance renforcée
Le nombre d'accidents du travail dans le BTP a été réduit d'environ 30 % en moins de 20 ans, alors que les effectifs ont nettement augmenté. D’une manière générale, la coactivité et la multiplicité des intervenants complexifient l'évaluation des risques et la mise en place de mesures efficaces. C’est toute la difficulté présentée par les grands chantiers.
Une enquête menée par Batiactu cet été, sur la sécurité des projets de construction de grande ampleur, est revenue sur des exemples concrets et sur les causes pointées du doigt par différents acteurs du secteur. Le média rappelle les chiffres douloureux associés au Grand Paris Express : 5 décès depuis le début des travaux, mais aussi les terribles conséquences des accidents où le pronostic vital est engagé.
Une part plus importante d’intérimaires sur les grands projets
Les syndicats dénoncent la pression des délais, parfois trop serrés, les dysfonctionnements au niveau du management, la « sous-traitance en cascade » ou encore le « recours massif à des intérimaires ». Ces situations ajoutent des variables supplémentaires à prendre en compte dans la sécurisation du chantier.
La question de la surreprésentation des intérimaires n’a pas échappé à la Direction générale du Travail. Anne Audic, adjointe à la Sous-directrice des conditions de travail, de la santé et de la sécurité au travail, note que le risque d'accident est 2 fois supérieur chez ces travailleurs temporaires. Or, la part des intérimaires est généralement plus importante sur les chantiers de grande envergure. Sur le Grand Paris Express, la part des travailleurs temporaires a été estimée à ¼ des effectifs.
Des travailleurs permanents connaissent et maîtrisent parfaitement leur environnement de travail. Cela n’annule pas le risque, mais cela rend la maîtrise d'œuvre plus aisée.
Les 6 fondements de la culture sécurité sur les grands chantiers
Nous l’avons évoqué, l’une des difficultés pour la sécurité sur les projets de construction de grande ampleur est liée à la coactivité et au nombre d’intervenants. Les travailleurs et les entreprises se succèdent, et il faut à chaque fois rappeler les consignes de sécurité et orchestrer la réalisation des différentes actions de travaux.
L’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) a présenté un ouvrage consacré au développement de la culture de sécurité sur les projets de construction. En voici les grandes lignes.
1 - Une vision commune
La sécurité d’un projet de construction doit impliquer l'ensemble des parties prenantes, depuis les acteurs de la conception jusqu’à la main-d'œuvre ponctuelle intervenant sur le terrain. Chacun a un rôle à jouer. Celui de la maîtrise d'ouvrage est d'offrir une vision claire sur les objectifs, et une représentation commune du projet avec tous les risques qu’il comporte.
2 - Un cadre organisationnel maîtrisé
Le cadre organisationnel doit rester cohérent et évoluer selon les moyens alloués en tenant compte des ambitions de sécurité nécessaire aux différentes étapes du projet.
3 - La co-construction d’un référentiel de sécurité
Tous les acteurs impliqués peuvent apporter leur pierre à l'édifice pour la sécurité d’un projet de construction mené en commun. La co-élaboration du cadre référentiel permet de mobiliser le meilleur des bonnes pratiques observées sur des ouvrages précédents et des chantiers similaires.
4 - L’arbitrage et la recherche du consensus
Les domaines d’actions coexistant sur un projet commun doivent pouvoir parvenir rapidement à un consensus chaque fois que cela s’avère nécessaire. Cela suppose certaines compétences relationnelles en termes d'arbitrage et de gestion des compromis.
5 - La création d’un lien de confiance
La création et le maintien du lien de confiance sont le fil rouge de la sécurité du projet de construction. La bienveillance et l'implication des parties améliorent le suivi de chacune des recommandations précédentes. Cela concerne tout particulièrement les donneurs d’ordres et les différents partenaires du projet qui doivent pouvoir échanger en toute transparence.
6 - L’amélioration continue
La sécurité d'un projet de construction n'est pas figée, elle est ajustée en continu pour s'adapter aux nouveaux paramètres d’un projet en constante progression. Là encore, il faut savoir impliquer les différents acteurs en sollicitant régulièrement des retours d'expérience concrets à tous les stades du projet.
Ces 6 fondamentaux de la culture de sécurité complètent, sans les remplacer, les Principes Généraux de Prévention (PGP), aussi appelés les 9 commandements des employeurs.
Vous cherchez des solutions de protection collective et individuelle pour des chantiers à risque et des travaux en hauteur ? Rikksen, concepteur fabricant de dispositifs de sécurité, vous renseigne et vous conseille sur les produits et solutions à mettre en œuvre.
Vous êtes intéressés par nos produits et vous souhaitez en savoir plus ?